Arrivée à destination, Dame Wilgaïa attendit tranquillement debout que celui qu'elle attendait arrive à elle.
Elle n'était pas pressée, elle avait même tout son temps devant elle. Une éternité d'attente ne l'effrayait point.
Elle savait qu'il viendrait, bon gré mal gré. Il viendrait parce qu'il n'y avait pas d'autre chose qu'il puisse faire.
Elle ferma les yeux et se reproduisit, une fois de plus, derrière ses paupières délicatement fermées, ce monde tel qu'elle l'avait autrefois connu, et attendit, plongée dans ce doux rêve qu'elle savait pour jamais banni, à jamais disparu.
De larges prairies et des forêts d'arbres si finement entremêlés les uns dans les autres qu'on ne les distinguait plus.
Des arbustes qui réagissaient, et répondaient au moindre contact par de doux bruissements. Des elfes sortant de maisons creusées dans les arbres, invisibles, étroitement mêlées à la forêt elle-même. Des esprits, sylphides, les arbres eux-mêmes, sortant vous saluer, si vous en valiez la peine à leurs yeux...
Wilgaïa sourit légèrement. Malgré tout le temps qu'elle avait passé à vivre dans ce nouveau monde, elle ne s'y habituait pas. Elle ne s'y habituerait jamais. Il était trop... différent. Trop vide.
Mais peu importait à présent. Elle attendait.